Aujourd’hui, nous ouvrons une nouvelle série d’articles dédiés aux matériaux isolants, avec un objectif clair : vous aider à choisir un isolant en accord avec vos valeurs écologiques.
Pour cela, j’ai défini 7 critères d’analyse permettant d’évaluer chaque isolant sur son impact environnemental et sa performance globale. Ces critères sont les suivants :
- Localité : Le matériau est-il produit localement ?
- Renouvelabilité : Sa matière première est-elle renouvelable ?
- Durabilité : Résiste-t-il bien dans le temps ?
- Recyclabilité : Peut-il être réutilisé ou recyclé en fin de vie ?
- Santé : Est-il sain pour les occupants du bâtiment ?
- Énergie grise : Quelle quantité d’énergie est nécessaire à sa production ?
- Empreinte carbone : Quel est son impact en termes de CO₂ émis ?
Zoom sur le polystyrène : un isolant synthétique largement utilisé
Premier matériau passé au crible : le polystyrène, un isolant très courant, notamment dans les projets d’isolation par l’extérieur.
✅ Les points forts du polystyrène
- Excellente résistance à l’humidité : idéal pour les applications exposées.
- Bonne résistance à la compression : il est couramment utilisé pour l’isolation sous chape ou sous dalle.
- Durabilité théorique : le matériau est stable et ne se dégrade pas facilement dans des conditions idéales.
❌ Les limites écologiques du polystyrène
Malheureusement, du point de vue écologique, le polystyrène cumule les défauts :
- Issu de la pétrochimie : le polystyrène est un dérivé du pétrole, une ressource ni renouvelable ni locale.
- Non recyclable : très difficile à recycler, il mettrait environ 1 000 ans à se dégrader dans la nature.
- Durée de vie réelle limitée : sur les toitures-terrasses, on observe souvent une dégradation après 20 à 30 ans.
- Impact sanitaire : ce matériau peut émettre des composés organiques volatils (COV), et devient très toxique en cas d’incendie.
- Énergie grise élevée : sa fabrication demande 10 fois plus d’énergie que celle d’un isolant biosourcé.
- Forte émission de CO₂ : son impact carbone est important, contribuant au réchauffement climatique.
Résultat de l’évaluation : 8/35
En appliquant les 7 critères mentionnés, et en attribuant une note sur 5 à chaque paramètre, le polystyrène obtient un score global de 8 sur 35. Il reste donc un choix peu pertinent dans une démarche d’éco-construction, malgré ses performances techniques dans certaines situations spécifiques comme l’isolation des sols.
📊 Un graphique récapitulatif est disponible à la fin de cette série pour comparer visuellement les isolants analysés.
🔜 Prochain article : nous passerons à l’analyse de la laine de verre, un autre isolant très répandu, souvent considéré comme plus accessible mais avec ses propres enjeux écologiques.