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Le Polystyrène

Aujourd’hui, nous ouvrons une nouvelle série d’articles dédiés aux matériaux isolants, avec un objectif clair : vous aider à choisir un isolant en accord avec vos valeurs écologiques.

Pour cela, j’ai défini 7 critères d’analyse permettant d’évaluer chaque isolant sur son impact environnemental et sa performance globale. Ces critères sont les suivants :

  1. Localité : Le matériau est-il produit localement ?
  2. Renouvelabilité : Sa matière première est-elle renouvelable ?
  3. Durabilité : Résiste-t-il bien dans le temps ?
  4. Recyclabilité : Peut-il être réutilisé ou recyclé en fin de vie ?
  5. Santé : Est-il sain pour les occupants du bâtiment ?
  6. Énergie grise : Quelle quantité d’énergie est nécessaire à sa production ?
  7. Empreinte carbone : Quel est son impact en termes de CO₂ émis ?

Zoom sur le polystyrène : un isolant synthétique largement utilisé

Premier matériau passé au crible : le polystyrène, un isolant très courant, notamment dans les projets d’isolation par l’extérieur.

✅ Les points forts du polystyrène

  • Excellente résistance à l’humidité : idéal pour les applications exposées.
  • Bonne résistance à la compression : il est couramment utilisé pour l’isolation sous chape ou sous dalle.
  • Durabilité théorique : le matériau est stable et ne se dégrade pas facilement dans des conditions idéales.

❌ Les limites écologiques du polystyrène

Malheureusement, du point de vue écologique, le polystyrène cumule les défauts :

  • Issu de la pétrochimie : le polystyrène est un dérivé du pétrole, une ressource ni renouvelable ni locale.
  • Non recyclable : très difficile à recycler, il mettrait environ 1 000 ans à se dégrader dans la nature.
  • Durée de vie réelle limitée : sur les toitures-terrasses, on observe souvent une dégradation après 20 à 30 ans.
  • Impact sanitaire : ce matériau peut émettre des composés organiques volatils (COV), et devient très toxique en cas d’incendie.
  • Énergie grise élevée : sa fabrication demande 10 fois plus d’énergie que celle d’un isolant biosourcé.
  • Forte émission de CO₂ : son impact carbone est important, contribuant au réchauffement climatique.

Résultat de l’évaluation : 8/35

En appliquant les 7 critères mentionnés, et en attribuant une note sur 5 à chaque paramètre, le polystyrène obtient un score global de 8 sur 35. Il reste donc un choix peu pertinent dans une démarche d’éco-construction, malgré ses performances techniques dans certaines situations spécifiques comme l’isolation des sols.

📊 Un graphique récapitulatif est disponible à la fin de cette série pour comparer visuellement les isolants analysés.


🔜 Prochain article : nous passerons à l’analyse de la laine de verre, un autre isolant très répandu, souvent considéré comme plus accessible mais avec ses propres enjeux écologiques.